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Les coups de coeur de Sarah

6 avril 2015

Rencontre parfumée - Noann Lyne

 

 

Résumé :

Notre vie peut prendre une direction nouvelle, et même amorcer un tournant radical... Souvent au moment le plus inattendu, et dans des lieux insolites.

Une femme jeune et jolie, toute concentrée sur son travail d'indépendante. Elle a tourné le dos à l'amour inconsciemment, et ne pense plus qu'à sortir de ses difficultés financières. Pourtant, l'amour vient frapper à sa porte, sous les traits d'un homme d'apparence quelconque. Il porte un bouquet et l'offre à l'élue de son cœur. C'est une occasion inespérée de changer de vie...

Mon avis :

En ouvrant le fichier, je ne peux que dire que j’ai été agréablement surprise par une jolie photo de couverture qui n’a fait qu’augmenter mon envie de découvrir cette nouvelle, connaissant et aimant particulièrement la plume de Noann Lyne.

L’histoire de départ est simple mais tellement belle : une première rencontre sur un lieu de travail capable de donner une direction nouvelle à toute une vie.

Il n’y a que quelques pages et pourtant ces quelques mots suffisent à nous entraîner au sein de cette boutique de fleurs, dans un climat sensuel et érotique mais plein d’amour. Les personnages sont détaillés, réalistes et en deviennent donc très touchants. Le mélange de sexe et de passion est justement dosé, le style est totalement maîtrisé.

J’ai beaucoup aimé plonger dans cette parenthèse romantique qui nous laisse voir que la vie peut basculer en un instant à condition de savoir saisir sa chance.

Je remercie Noann Lyne pour la découverte de cette belle nouvelle qui se lit avec beaucoup de plaisir.

 

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24 mars 2015

L'opération R8 - Selling

Résumé :

D'après les médias et les gouvernements, les complots n'existent pas.

Une famille tranquille et sans histoire va découvrir, par hasard, que le monde n'est pas ce qu'il semble être et qu'il est peuplé de terribles secrets et de gens capables du pire pour le dominer. Bernard, Olga et leur fils Jurgen habitent un lotissement tranquille aux alentours de Lyon. Ils vont malgré eux être mêlés à une intrigue démentielle et internationale et vont se transformer en commandos pour sauver leur vie au cours de l'Opération R8.

Mon avis :

Voici donc le deuxième roman des Editions Rivière Blanche que je lis. Après avoir beaucoup apprécié le premier, je n’ai absolument pas été déçue par celui-ci, bien au contraire.

Une gentille petite famille habitant la banlieue de Lyon se retrouve malgré elle au cœur d’un complot et menacée de meurtre. Cette famille tranquille a été mêlée à ce complot un peu par hasard, uniquement parce qu’elle faisait partie des voisins et amis d’Henri depuis trois ans. Henri, un botaniste et chimiste qui, lors d’un voyage en Amazonie, avait reçu de la part d’un chef de village une plante miraculeuse qui ôte définitivement toute envie de fumer. Une association de fabricants de tabac, le Consortium, dirigé par Wilson, a donc pour but de les faire parler et de les éliminer dans le cas où ils seraient au courant de quelque chose qui pourrait provoquer l’effondrement du marché du tabac.

Tout commence lorsqu’Olga et Jürgen, la mère et le fils de la famille, obligent Bernard, le père, à composer un numéro déchiffré à partir d’un code. Ce code, leur voisin leur avait confié dans une enveloppe à n’ouvrir que s’il arrivait quelque chose d’inhabituel ou de bizarre. Or ce voisin vient de mourir. Commence alors une aventure qui ne sera pas de tout repos pour cette famille censée être ordinaire, qui ne manquera pas d’entraîner quelques autres personnes au passage dont René, un ancien béret vert faisant partie des forces spéciales des services secrets, et ami fidèle d’Henri.

L’histoire de départ pourrait sembler loufoque en raison des traits de caractère assez particuliers des différents protagonistes, et pourtant elle se révèle diablement efficace car elle arrive à nous entraîner de façon agréable au fil des pages ; l’auteur ayant eu le talent de ne jamais trop en faire pour que l’ensemble ne devienne pas lourd ou ridicule.

Les personnages tout aussi dérangés les uns que les autres pourraient sembler stéréotypés et pourtant il n’en est rien. En effet, l’auteur a pris soin de construire une identité propre à chaque protagoniste en lui attribuant des traits de caractère très marqués, parfois étranges comme c’est le cas pour Jürgen par exemple qui a construit un laboratoire avec l’aide de deux de ses amis afin de mener à bien tout un tas d’expériences les plus loufoques les unes que les autres, incluant souvent des animaux. Mais nous pouvons également penser aux parents et citer Bernard, le père de famille, bricoleur du dimanche, dont les inventions entraînent souvent des catastrophes au sein de leur habitation. Olga, quant à elle, est une mère de famille particulièrement musclée, qui passe ses journées à travailler dans un garage et qui n’hésite pas à utiliser la violence pour gagner quelques places dans une fille d’attente. Encore une fois, l’auteur a réussi à ne pas tomber dans la facilité car ces personnages dont les traits de caractères pourraient sembler exagérés, se révèlent finalement assez drôles. Le chien de la famille, Pupuce, « la terreur du lotissement », « un animal étrange presque aussi gros qu’un veau qui mangeait en plus de ses trois kilos de viande quotidiens, des chambres à air, des clous, des éponges ou tout ce qu’elle pouvait se mettre sous la dent », complète parfaitement le tableau de cette petite famille pleine de folie.

Bien qu’étranges, ces personnages n’en sont pas moins touchants malgré leur particularités. En effet, grâce à des descriptions complètes et de nombreuses interactions entre les personnages, nous finissons par avoir l’impression de bien les connaître et ceux-ci paraissent tellement vrais et sincères, qu’il peut nous arriver d’être touchés par le lien qui unit ces membres pourtant si différents mais tellement solidaires face aux difficultés. Chaque personnage met ses talents ou ses connaissances à contribution pour aider l’ensemble de la famille à s’en sortir. Mon seul petit regret concerne justement leur facilité à se sortir de toutes les situations, à avoir une solution à chaque problème alors qu’ils sont opposés à une organisation puissante dont les membres sont formés pour obéir aux ordres et tuer sans hésitation.

J’ai également beaucoup apprécié le style de l’auteur qui se lit facilement et agréablement malgré quelques erreurs de ponctuation, notamment dans les dialogues, qui peuvent nous forcer à relire certaines phrases. Malgré cela, le style reste fluide, les interactions entre les personnages, assez nombreuses, sont justes mais assez complètes pour nous apporter des informations, et souvent drôles, ce qui ne gâche rien au plaisir de lecture.

De plus, malgré le côté décalé du récit, ce livre n’en reste pas moins une sorte de thriller d’aventures fait d’une vraie histoire complète et cohérente. En effet, dans les quelques premières pages, en tenant compte des caractères particuliers des membres de la famille qui ont dû se transformer en commandos, j’ai eu un peu peur que l’histoire parte dans tous les sens et finisse par être plus folle qu’intrigante. Heureusement, l’auteur n’a pas perdu le fil du récit concernant le complot et fait avancer celui-ci à un rythme soutenu. Je regrette simplement qu’il n’y ait pas eu assez de suspens car la majorité des situations difficiles ont trouvées un dénouement rapide ou attendu parce qu’un peu trop simpliste. J’aurais aimé quelques rebondissements supplémentaires.

J’ai également apprécié la fin, qui bien qu’un peu facile puisque tout s’arrange pour tout le monde avec en prime une nouvelle histoire d’amour, clôt notre lecture d’une façon agréable et satisfaisante en ayant au moins le mérite de ne pas nous laisser frustrés.

Je remercie les Editions Rivière Blanche ainsi que le forum Au cœur de l’Imaginarium pour ce partenariat particulièrement plaisant.

14 mars 2015

Step up Love story Tome 1 - Katsu Aki

Résumé :

Makoto et Yura se sont connus grâce à une agence de rencontres et se sont mariés huit mois après. Totalement inexpérimentés l'un et l'autre, ils découvrent ensemble les joies et les aléas du sexe...

L'amour et le sexe vont de pair dans ce manga d'un genre totalement nouveau!

Mon avis :

Ce manga interdit aux moins de 15 ans constitue une sorte de support d’éducation sexuelle pour les jeunes personnes découvrant le plaisir de la chair. Et pourtant, malgré mon âge, j’ai pris plaisir à le lire en raison d’une histoire simple mais bien menée, pleine d’érotisme et d’humour.

Il s’agit là d’un des premiers mangas que je lis mais je dois avouer avoir beaucoup apprécié les dessins qui sont assez réalistes et plutôt parlants. Les personnages, quant à eux, sont attachants.

En résumé, il s’agit donc d’un manga qui m’a bien plu, qui se lit rapidement tout en promettant un agréable moment de lecture et qui arrive même à nous apprendre de petites choses grâce aux statistiques sexuels adaptés aux lecteurs français. De plus, l’histoire d’amour entre Makoto et Yura est plutôt mignonne et pose une base qui donne envie de découvrir la suite. Enfin, en sachant que la série comporte une quarantaine de tomes, je ne doute pas que les scènes deviendront de plus en plus intéressantes …

 

Dans le même genre, j’ai également craqué pour les deux mangas suivants dont je vous donnerais des nouvelles.  

 

8 mars 2015

Le rédempteur T0 : le secret de la bête d'Angles, de Sébastien Tissandier

Résumé :

Une mystérieuse bête terrorise une région de Bretagne. Elle semble immortelle : aucun chasseur, aucun piège n’a eu raison d’elle jusqu’à présent.

Le Père Martin, un jeune prêtre atypique, est dépêché sur place par le Siège afin de mener l’enquête et de résoudre ce mystère.

Quel lourd secret cache cette bête fantastique ? Face à la réalité de la supercherie qu’il va mettre à jour, le Père Martin saura-t-il mettre sa compassion pour cette bête de côté afin de résoudre cette affaire ?

Mon avis :

Le tome 0 du Rédempteur, le secret de la bête d’Angles, est à l’origine une nouvelle parue dans le recueil « Autres Temps – Légendes oubliées », nous racontant la première enquête du Père Martin, et est devenue l’épisode zéro d’une saga.

Dans ce tome zéro donc, le Père Martin se rend dans le village d’Angles sur ordre du Pape afin d’élucider le mystère de la bête. En effet, dans ce petit village tranquille roderait une bête monstrueuse qui n’hésiterait pas à ravager le village et qui aurait déjà fait une dizaine de victime. Le Père Martin va alors mener l’enquête afin d’en savoir plus.

Globalement, je dirais que j’ai passé un très bon moment à la lecture de ce récit. L’intrigue est intéressante, l’histoire est bien écrite et les descriptions précises permettent de parfaitement imaginer les scènes.

Mes deux seuls petits regrets concernent le personnage du Père Martin ainsi que la rapidité de son enquête. En effet, nous ne disposons pas d'énormément d’informations sur le Père Martin, nous pouvons le cerner comme un homme déterminé, prêt à tout pour aller au bout de son enquête mais ce tome est trop court pour nous permettre d’en apprendre davantage sur sa personnalité et les raisons pour lesquelles il a été choisi par Sa Sainteté pour réaliser cette enquête. Cependant, l’auteur précise dès les premières pages qu’il profitera du développement de cette saga pour faire évoluer son personnage et nous décrire son passé, sa personnalité ainsi que nous parler des démons qui le hantent. En ce qui concerne le dénouement de l’histoire, j’ai regretté que celui-ci soit trop simple, trop rapide et qu’il ne nous apporte finalement pas toutes les explications auxquelles nous aurions pu nous attendre.

Quoi qu’il en soit, il s’agit là d’un tome zéro très prometteur, bénéficiant d’une écriture maîtrisée et donnant vivement envie de découvrir la suite des aventures du Père Martin.

Je remercie les Editions Boz'Dodor ainsi que le forum Au cœur de l'imaginarium pour ce partenariat.

8 mars 2015

Les carnets de Guantanamo - Mohamedou Ould Slahi / Présenté par Larry Siems

 

Les carnets de Guantanamo par Ould SlahiRésumé :

Au mépris de toutes les garanties prévues par la loi, mon pays m'a livré aux États-Unis, comme si j'étais une sucrerie. Les Américains m'ont envoyé en Jordanie pour y être torturé, puis à Bagram et enfin ici [...]. Je vis hors du monde depuis plus de quatre ans. Mohamedou Slahi, Guantánamo, 13 décembre 2005.

Emprisonné depuis août 2002 à Guantánamo, Mohamedou Ould Slahi n'a jamais été inculpé par la justice américaine. Et alors qu'un juge fédéral a ordonné sa libération, le gouvernement des États-Unis a décidé d'ignorer cette décision et ne donne aucun signe d'une quelconque volonté de lui rendre sa liberté.

En 2005, trois ans après son arrestation, Mohamedou a commencé à rédiger un journal. Pendant des mois, il a écrit ses mémoires à la main, racontant sa vie avant de disparaître dans les limbes de Guantánamo, pour ce qu'il qualifie " d'interminable tour du monde " de la détention et des interrogatoires. Son journal n'est pas seulement une chronique captivante d'un déni de justice, c'est aussi un récit profondément personnel : terrifiant, parfois férocement drôle, et d'une grande élégance.

Publiés pour la première fois, Les Carnets de Guantánamo sont un document d'une importance historique unique.

Mon avis :

Je dois bien avouer que je n’avais jamais entendu parler de cette histoire avant que ce livre soit proposé lors d’une masse critique organisée par Babelio. Connaissant Guantanamo de nom et étant particulièrement intéressée par les témoignages notamment concernant le milieu carcéral, je m’y suis inscrite avec intérêt. Dès réception du livre, j’ai fait quelques recherches sur cette prison, sur Mohamedou Ould Slahi également mais je n’aurais pas pu imaginer un seul instant ce que j’allais découvrir au fil de ma lecture. Le destin que Mohamedou  nous raconte dans ce récit rédigé en 2005 est tragique. En février 2000, après avoir passé douze ans à étudier et travailler à l’étranger et notamment en Allemagne, Mohamedou décide de rentrer chez lui, en Mauritanie. « En chemin, il est à deux reprises emprisonné sur ordre des Etats-Unis –d’abord par la police sénégalaise, puis par les autorités mauritaniennes – et interrogé par des agents américains du FBI à propos du complot de l’an 2000. Ayant conclu que rien n’établit qu’il ait été impliqué dans ce projet, les autorités le relâchent. » En septembre 2001, il est emprisonné par les autorités mauritaniennes qui le libèrent après deux semaines en déclarant publiquement qu’il est innocent. Il est à nouveau interrogé en novembre 2001 par la police mauritanienne avant d’être transféré en Jordanie où il sera emprisonné et interrogé pendant sept mois et demi. En juillet 2002, il est transféré en Afghanistan avant d’être transféré, deux semaines plus tard, à Guantanamo. Il y subira un plan d’interrogatoire spécial approuvé par le secrétaire à la Défense américain. « Entre autres tortures, il subit des mois d’isolement total, une multitude d’humiliations physiques, psychologiques et sexuelles, des menaces de mort, des menaces à l’encontre de sa famille, ainsi qu’un simulacre d’enlèvement et d’extradition. » En 2005, il rédige une demande d’ordonnance d’habeas corpus. Le 22 mars 2010, le juge Robertson ordonne sa libération. Le 17 septembre de la même année, la cour d’appel des Etats-Unis renvoie la demande d’habeas corpus de  Mohamedou devant la cour de district. Cette procédure est toujours en cours actuellement et Mohamedou est toujours détenu à Guantanamo.

J’ai été emportée par ma lecture, touchée, indignée mais également agréablement surprise et admirative devant l’esprit et l’humour de Mohamedou Ould Slahi malgré tout ce qu’il est en train de vivre. Malgré les difficultés de ses conditions de détention, Mohamedou nous livre ici un récit très touchant et plein d’espoir. A travers sa belle plume, nous découvrons un homme réfléchi, courageux, gardant foi en la religion mais aussi en l’être humain.

Au contraire, j’ai été totalement écœurée par la capacité de ses gardiens et interrogateurs à perdre leur humanité, à être capable de faire subir toutes ces choses à des détenus et encore plus en sachant que cela est fait avec l’aval du gouvernement américain dans le cadre d’une prétendue lutte contre le terrorisme alors que la majorité de ces hommes sont innocents. Il faut d’ailleurs noter que de nombreuses parties de ce livre ont été censurées par les Américains, il peut s’agir de courts passages mais également de pages entières. Heureusement, grâce à l’important travail de Larry Siems, qui a tenté de regrouper les informations et donc de combler ces passages censurés, nous lisons un récit clair et complété par de nombreuses informations de Monsieur Siems.

Quoi qu’il en soit, ce livre ne laissera personne indifférent, je recommande à toute personne de le lire pour que plus personne n’ignore rien de ce qu’il se passe à Guantanamo. D’autant plus, que cela fait froid dans le dos de savoir que Mohamedou y est toujours incarcéré au même titre que 135 autres détenus au moment où nous lisons ce livre, sa photo sous les yeux.

Je remercie les Editions Michel Lafon ainsi que Babelio pour la découverte du récit d’un homme profondément humain souffrant injustement au milieu des chiens.

 Vězeň z Guantanáma popsal, jak ho znásilnily dvě vězeňkyně.

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3 mars 2015

Et dans 150 ans - Pier McGuill

Résumé :

Un matin, sous un pont, en banlieue parisienne, on découvre le corps d'une adolescente.
Suicide ? Probablement.
En tentant de bousculer les non-dits et d'éloigner les ombres, chacun va se lancer dans la quête de sa vérité, quitte à y mêler son histoire, ses propres sentiments et réveiller des culpabilités qu'il croyait enfouies...

Mon avis :

Je viens de terminer la lecture de ce roman et je crois qu’il va être difficile d’en faire une critique correcte sans trop en dévoiler. Une seule certitude : ce roman est un vrai coup de cœur pour moi. Derrière un résumé bien mystérieux qui ne nous donne qu’un minimum d’informations se cache une très belle découverte.
L’intrigue est bien ficelée, le récit superbement bien écrit. Les personnages sont réalistes et détaillés et l’histoire fournie qui pourrait paraître compliquée, s’avère finalement fluide grâce au dosage parfait des informations qui nous sont communiquées.

Commençons donc par évoquer l’intrigue de départ : le suicide de Charlotte, une adolescente de 15 ans, retrouvée morte sous un pont. Rapidement, certains éléments laisseront penser qu’il pourrait en réalité s’agir d’un meurtre. Commence alors une enquête réalisée à la fois par le lieutenant Petit, mais également en parallèle, par une belle bande d’écorchés de la vie : Chris, ayant un lien particulier avec la victime, son amie Sarah, et le Vieux, dont l’identité restera secrète. Une enquête très plaisante qui embarque rapidement le lecteur, donnant un rythme soutenu à ce roman, et ponctuée de plusieurs brouillages de piste afin de garantir une ambiance de doute qui donne envie de tourner les pages pour enfin connaître la vérité.

J’ai beaucoup apprécié la présence de personnages authentiques dans ce roman, avançant du mieux qu’ils peuvent en portant leurs blessures, souvent enfouies profondément en eux. Je pense par exemple à Chris, ce jeune adolescent au physique d’Apollon qui porte en lui une souffrance et culpabilité dissimulée sous une belle apparence et une attitude avenante. Mais également à Béatrice, une infirmière scolaire qui fait de son mieux chaque jour pour aider des adolescents en
difficultés et qui s’avère finalement plus touchée par cette histoire qu’il ne le faudrait car celle-ci fait écho à son propre passé.

Cependant, tous les personnages sont des personnages travaillés, cohérents, ayant leur propre personnalité et leur propre univers qui ne peuvent pas nous laisser indifférents. Certains vont plutôt nous répugner ou davantage nous toucher comme ce lieutenant Petit, un homme empli d’humanité et souffrant parfois de ce que lui renvoit l’exercice de sa profession sur la nature humaine. Certains, encore, nous inspireront des sentiments ambivalents en fonction de l’évolution de la situation. J’ai beaucoup aimé le soin apporté aux personnages secondaires qui n’en sont pas moins intéressants et qui ont toute leur place au sein du récit.

Un des messages de ce récit a particulièrement retenu mon attention : celui nous rappelant l’importance de relativiser au quotidien. Celui-ci est porté par Béatrice, qui lors de ses moments de cafards, écoute la célèbre chanson de Raphaël (et dans 150 ans) pour se consoler et se souvenir que finalement les événements et nos choix n’auront pas forcément une trop grande importance si on les cantonne à ce qu’ils sont et que leur impact peut sembler dérisoire si on le considère à plus grande échelle.

«Sa méthode à elle. C’était parti d’un soir de déprime et d’un verre de trop. Elle écoutait la radio et avait entendu une chanson de Raphaël. Elle avait retenu quelques mots qui disaient que dans cent cinquante ans on ne se souviendrait pas « de la vieillesse qui prend, de leurs signes de croix, de l’enfant qui se meurt… ». Et ces quelques vers l’avaient rassérénée, curieusement, la projetant dans un futur dans lequel ses choix de vie n’auraient plus aucune importance. Dès le lendemain, elle avait acheté le disque qu’elle avait caché au bas d’un meuble dans le salon et les soirs de cafard, elle l’écoutait comme un mantra pour remettre les choses à leur vraie place et sa vie à la sienne. »

En résumé, je ne trouve aucun aspect négatif à ce roman. Au contraire, j’ai même apprécié l’absence de clichés romantiques ou de dénouements trop simplistes dans les relations entre les personnages alors que c’est que j’aurais sûrement attendu dans un autre type de roman. Ici, j’ai simplement eu l’impression d’avoir laissé les personnages à un moment de leur vie qu’ils continueront encore de leur mieux mais après avoir évolués suite à cette histoire qui aura changé leur vision de la vie.

Je remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium ainsi que les Editions du Chemin Vert pour ce beau coup de cœur.

3 mars 2015

Youscribe

 

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Ayant récemment découvert la lecture sur écran, et ayant un partenariat avec un site en particulier, je tenais à en faire un petit article afin de vous parler d’un bon plan pour tous les amoureux de la lecture numérique. Vous le connaissez déjà peut-être, il s’agit de YOUSCRIBE.

Youscribe est donc un site spécialisé dans les livres numériques, il s’agit d’une plateforme permettant de trouver et d’accéder à plusieurs centaines de milliers d’ebooks. Il est possible d’y trouver des livres gratuits, payants ou accessibles via un abonnement à 9.90 euros par mois.

Après l’avoir parcouru, je ne peux qu’affirmer que cette plateforme offre une grande diversité de livres en tous genres comme :

-          De la littérature : romans, nouvelles, théâtres, poésies, etc.

-          Des livres pratiques et de loisirs : bricolage, décoration, cuisine, loisirs créatifs, santé, beauté, etc.

-          Des ouvrages professionnels : marketing, management, médecine, informatique, etc.

-          Des ouvrages sur les savoirs et les sciences : histoire, géographie, etc.

Et aussi, et surtout, de la littérature érotique accessible sur :

http://www.youscribe.com/catalogue/tous/litterature/litterature-erotique/  http://www.youscribe.com/page/ebook/romance-erotique  http://www.youscribe.com/page/ebook/roman-pornographique  http://www.youscribe.com/page/ebook/auteurs-erotique

Je dois bien avouer avoir été agréablement surprise par l’important choix de littérature érotique de qualité proposé par ce site, notamment des Editions La Musardine et d’Esparbec (dont j’ai déjà pu parler dans mon blog).  

La lecture est ensuite possible en ligne sur le site (streaming) ou sur les applications IOS et Android et donc possible un peu partout.

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3 mars 2015

Tout ce que je suis - Anna Funder

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Résumé :

Berlin, 1933, leur vie bascule. Militants anti-nazis, persécutés, exilés, la photographe Ruth Becker, son mari Hans, l'écrivain socialiste Ernst Toller et son amante, l'ardente Dora, tentent depuis Londres d'alerter le monde sur la menace hitlérienne - en vain. Leur fraternité vacille, Dora est assassinée. Soixante-dix ans après, exhumant les Mémoires d'Ernst, Ruth se souvient ... Ce magnifique roman tisse les destinées tragiques de ces héros de l'ombre dans un hommage virtuose.

Mon avis :

Dans ce magnifique roman, nous suivons donc principalement les existences de Dora, Ernst, Ruth et Hans, engagés dans un réseau de résistance contre la montée du nazisme. Fort d’une double narration, partagée entre Ruth et Ernst Toller, ce livre nous entraîne dans un récit où les temps se croisent subtilement, parfaitement pour nous permettre d’assister à toute une partie de la Résistance, menée autour d’une seule et même personne : Dora. Dora, voici donc un personnage dont on ne sait pas grand-chose dans les premières pages mais qui s’avèrera pourtant être au centre de la vie de nos protagonistes : cousine adulée de Ruth et maîtresse aimée de Toller pour lequel elle a travaillé comme secrétaire, elle dévouera sa vie entière à dénoncer les atrocités commises par les nazis avec la volonté de faire tomber Hitler.

Dès le début, j’ai pris un grand plaisir à découvrir cette histoire tirée de faits réels, sans même me rendre compte du temps passer à tourner les pages. En effet, ce récit, écrit par Anna Funder, une amie de Ruth, repose sur des éléments réels de l’Histoire comme nous l’explique l’auteur «Quand Hitler est arrivé au pouvoir le 30 janvier 1933, mon amie Ruth et ses amis ont fui l’Allemagne, et c’est en exil qu’ils ont tenté de faire tomber le dictateur. Ce livre retrace leur histoire. Ce livre en est une reconstitution à partir de fragments fossiles ». Celle-ci nous livre d’ailleurs la liste des éléments réels et imaginés en fin d’ouvrage. Quoi qu’il en soit, cet important travail de recherches donne un côté très réaliste à cette histoire dont les descriptions si riches nous donnent l’impression d’assister aux scènes que nous lisons.

Pour résumé, je dirais qu’il s’agit là d’un roman exceptionnel, doté d’une très belle plume, très agréable à lire et qui, en plus de mettre en lumière une branche de la Résistance Allemande, nous fait partager de nombreuses émotions, de l’amour, de la passion mais aussi de la peur, et de la trahison. Je ne voudrais pas en dévoiler davantage mais il s’agit d’un livre de qualité qui mérite d’être lu et relu.

Je remercie les Editions Héloïse D'Ormesson pour ce très beau partenariat.

 

18 février 2015

Don Juan ou la passion d'un mythe - Charlène Willette

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Résumé :

Une femme de notre époque décide de se glisser dans la peau de Marie Tudor et de prendre le plus célèbre des amants : Don Juan. « Alors, pourquoi Marie choisit-elle Don Juan ? Parce qu’il est le plus insaisissable des fripons ! Le plus détestable des hommes ! Le plus macho des amants ! Mais aussi le plus séduisant des Roméo ! » Pour le trouver, elle organise un gigantesque casting en vain. C’est donc à partir des dix mâles les plus séduisants qu’elle va le créer et jouir avec lui des plaisirs de la chair, se confronter à lui, mais également à elle-même.

Mon avis :

Malgré une très jolie couverture et un début plutôt prometteur à la façon d’un conte, je dois bien admettre que j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire dans les premières pages. Pourtant, au fil de ma lecture, j’ai pris plaisir à lire ce conte des temps modernes bénéficiant néanmoins d’un vocabulaire soutenu et d’une ambiance d’époque.

J’ai aimé cette ode au désir sexuel, à la réalisation de fantasmes même ceux qui pourraient choquer d’autres personnes et surtout cette insistance à rappeler l’importance du plaisir sans culpabilité ni remords. Marie est décrite comme une femme « hard romantique » et je crois que ce terme définit parfaitement une partie de ce récit : un mélange parfait entre amour et sexe, entre tendresse et brutalité. Nous nous rendons finalement compte que ce couple assez improbable et tellement particulier partage les problèmes communs à la majorité des couples : disputes, jalousie, doute, … De plus, malgré le déroulement de l’histoire dans un château au temps de Marie Tudor, celle-ci est très moderne, très actuelle et aborde sans mal des problématiques que nous retrouvons à notre époque telles que la jalousie, la quête d’un idéal, notre rapport à la morale, à la passion par le biais d’une large réflexion sur l’amour et sa quête. Le sentiment de jalousie y est d’ailleurs parfaitement décrit et devrait trouver écho chez de nombreuses personnes ayant déjà ressenti cela. Cela permet également à notre personnage de mener une large introspection qui s’avèrera thérapeutique et conduira à une jolie fin que j’ai beaucoup appréciée.  

Mon seul petit regret concerne les scènes de sexe, très plaisantes mais parfois un peu trop courtes. En effet, un des points forts de ce récit concerne la présence de scènes de sexe assez libérées, conformes aux fantasmes de la narratrice. J’aurais cependant apprécié que certaines d’entre elles soient plus longues, plus développées d’autant plus que nous y assistons en tant que voyeurs grâce à la volonté de l’auteur.

Finalement, j’ai bien apprécié la lecture de ce conte des temps modernes, dénonçant à la fois le mythe de Don Juan mais également celui du prince charmant, agrémenté de nombreuses réflexions et se terminant par une jolie morale.

Je remercie les Editions Artalys pour cet agréable moment de lecture.

http://editions-artalys.com/erotique-2/don-juan-ou-la-passion-dun-mythe/

8 février 2015

Peter Longerich - "Nous ne savions pas" / Les Allemands et la solution finale, 1933-1945

Résumé :

"Nous ne savions pas" assurent les Allemands après la guerre, comme pour éluder l'énormité des crimes commis en leur nom par le régime nazi. Que savaient-ils au juste ? La propagande fabriquait-elle l'opinion ? Quelles informations filtraient hors des camps ? La population allemande adhérait-elle aux théories des bourreaux ? S'appuyant sur des sources en grande partie inédites - coupures de presse, films et émissions de radio, rapports officiels, correspondances privées de diplomates étrangers-, Peter Longerich apporte un éclairage essentiel à la compréhension de la Shoah. Son minutieux travail d'enquête nous plonge au coeur du quotidien de l'Allemagne entre 1933 et 1945. Loin de tout sensationnalisme, il porte un regard édifiant sur l'un des plus grands drames du XXème siècle et signe ici, dans la lignée de Kershaw, Paxton ou Friedländer, un monument de la recherche historique.

Mon avis :

 Voici donc un des livres écrit par Peter Longerich, célèbre historien spécialiste du nazisme, directeur du centre de recherche sur l’Holocauste et l’histoire du XXème siècle à l’université de Londres, enseignant également en Allemagne, aux États-Unis et en Israël. Il a publié plusieurs travaux sur le sujet dont une biographie sur Heinrich Himmler. Actuellement, nous pouvons régulièrement le voir intervenir dans les différents reportages sur la Seconde guerre mondiale diffusés à la télévision.

« Davon haben wir nichts gewusst ! » = « Nous n’en savions rien », est la célèbre phrase qui introduit ce livre, habituellement prononcée par les Allemands au sujet de leur « expérience, en tant que contemporains, des persécutions et du massacre des Juifs d’Europe par le régime national-socialiste » comme une position adoptée collectivement et ayant une valeur défensive.

« Mais que ne savait-on pas exactement ? »

Dès l’introduction, Peter Longerich, en se posant des questions par le biais d’une réflexion intéressante, arrive à accrocher notre attention, à nous donner envie d’en savoir plus et de rapidement plonger dans cet ouvrage malgré ses nombreuses pages.

L’auteur se pose alors « la question de savoir quelle connaissance la population allemande contemporaine avait des persécutions contre les Juifs et comment elle y a réagi. » Pour y répondre, il s’appuie sur l’analyse de nombreuses sources notamment les protocoles des conférences de propagande de Goebbels, les carnets de Goebbels, les recommandations à la presse du ministère de la Propagande mais aussi sur de nombreux journaux, les films et émissions de radio de l’époque et surtout sur de nombreux rapports d’ambiance et de situation. Il se base également sur des travaux d’autres historiens pour appuyer sa thèse ou les nuancer, principalement en ce qui concerne la façon d’analyser certaines sources.

En effet, tout au long de son analyse des sources, Peter Longerich replace cette analyse et principalement celle des rapports d’ambiance censés retranscrire l’avis de la population dans le contexte de l’époque, c’est-à-dire sous une politique de propagande importante. En effet, il démontre que « l’opinion publique » censée être contenue dans ces rapports n’est en fait qu’une opinion façonnée par leurs rédacteurs et qu’il est donc extrêmement difficile de connaître l’opinion individuelle de chacun.

Sans pouvoir répondre de façon tranchée à la question, il nous informe que les Allemands ont principalement rejetées les méthodes inhumaines et cruelles utilisées pour tourmenter les juifs malgré les tentatives d’endoctrinement de la population de la part du Parti. De plus, il est expliqué que la population savait effectivement des choses, avait entendu des rumeurs ou des bribes d’informations mais avait du mal à se représenter un tel drame dans son ensemble.

« L’horreur est si impossible à représenter que l’imagination se refuse à la concevoir. Tel contact ne fait que critiquer. Telle torture n’a tout simplement pas eu lieu. Entre le savoir théorique et son application au cas particulier, ce cas particulier dont nous nous soucions justement, pour lequel nous nous angoissons, face auquel la peur nous ronge, se creuse un fossé indéchiffrable. Ce n’est pas Heinrich Mühsam qu’ils ont envoyé dans les chambres à gaz. Il ne peut pas s’agit d’Anna Lehmann, ni de Margot Rosenthal ou de Peter Tarnowsky obligés de creuser leurs tombes sous les coups de fouet des SS. Ces rumeurs épouvantables ne peuvent s’appliquer à eux. Nous n’autorisons pas notre capacité de représentation à les relier. »

De plus, même « la confrontation immédiate avec la réalité du massacre n’entraînait pas automatiquement une acceptation de ces évènements abominables » par la population mais celle-ci n’avait pas les moyens de s’y opposer dans le contexte de l’époque.

« Le fait qu’à la fin de 1943, Goebbels ait envoyé les gros bras du Parti dans les bars de Berlin pour réprimer par la violence les détracteurs éventuels est caractéristique de la situation : toute expression manifestée en dehors du cadre orchestré par le régime était réprimée par la violence. […]. Le comportement prédominant - le plus facile – consista ainsi à afficher une indifférence et une passivité de façade vis-à-vis de la question juive. Une position qu’il ne faut pas confondre avec un désintérêt pur et simple pour les persécutions, mais qu’il faut considérer comme la tentative d’échapper à toute responsabilité au moins d’une ignorance ostentatoire. »

Quoi qu’il en soit, il s’agit là d’un ouvrage complet et très intéressant, fruit d’un énorme travail et qui nous apprend ou nous rappelle énormément de choses en particulier sur l’évolution des persécutions contre les Juifs, avant la guerre puis pendant les différentes grandes campagnes de propagande.

Je dois avouer m’être plongée totalement dans cette lecture et avoir eu du mal à en sortir tant j’ai été intéressée par toutes les informations que Peter Longerich nous apporte. L’écriture est fluide, les liens chronologiques sont faits, les explications sont claires, les sources sont bien introduites sans rajouter de la lourdeur à l’ensemble, et de nombreux exemples permettent d’appuyer l’interprétation de l’auteur.

Je remercie les Editions d’Ormesson pour ce bel ouvrage qui mérite d’être lu.

http://www.editions-heloisedormesson.com/livre/nous-ne-savions-pas/

Pour faire le lien avec cette agréable lecture, qui doit néanmoins l’être de façon attentive, je joins une vidéo de Marceline Loridan-Ivens, auteure de « Et tu n’es pas revenu », qui a confirmé lors de son interview dans La grande libraire, que dès le mois de Juillet 1942, la population avait entendu des rumeurs sur le sort des Juifs et notamment sur des gazages dans des camions.

http://culturebox.francetvinfo.fr/emissions/france-5/la-grande-librairie/marceline-loridan-ivens-209615

En parallèle à cette lecture, vous pouvez également retrouver la biographie d'Himmler de Peter Longerich aux Editions Héloïse d’Ormesson.

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Qui était Heinrich Himmler ? Souvent considéré comme un simple auxiliaire du Führer, ce personnage falot et appa­remment effacé fut en réalité l’ordonna­teur de l’Holocauste et le concepteur de Dachau, mo­dè­le des camps d’extermination. Peter Longerich retrace l’éton­nante ascension de ce fonctionnaire du mal, qui devint un des plus grands criminels de l’his­toire alors qu’il n’était qu’un type ordinaire, bien loin du mythe aryen qu’il prétendait exalter. Maître absolu de la SS, garde prétorienne du régime, Himmler ne cessa de devancer les attentes d’Hitler jusqu’à devenir l’hom­me le plus puissant du Troisième Reich après le Führer.
À partir d’un vaste éventail de sources, dont le jour­nal intime et la correspon­dan­­ce d’Himmler, et de documents iné­dits, cette biographie apporte un éclai­­rage nouveau sur celui qui fut l’un des véritables piliers de l’Allemagne nazie, un fanatique impitoyable dans la peau d’un homme insignifiant et frustr

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